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ENRIQUE SAMAMA
aka ENRIQUE SAMA

ŒUVRES

Mon projet 2025

Ce texte, que je lis lors d’une lecture-performance autour de mon travail, est accompagné d’une vidéo. Il est disponible en plusieurs langues et accessible via un QR code présent lors des expositions.

9/ 7/ 2025, le lendemain, au retour. 

(à la suite de l’exposition Corps et âmes, Paris, collection Pineault,  juillet 2025.

Je pense à la vie

je pense à la mort

I was dreaming dit la chanson, mais je ne rêve jamais. 

C'est pour ça que je peignais plus fort. 

Et que je vis déjà si fort à présent. 

« car autre fois je fus jeune homme et jeune femme, arbuste et oiseau, et muet poisson de la mer... » … et blanc et noir, … tout est possible et beau

fragment 117, Empédocle, Ve siècle avant JC. de l’exposition au Mac Val , juillet 2025. qu’on avait déjà vu avec Kate/Kae Tempest, poète irlandaise transgenre, mais qu’on n’avait pas assez cru, alors qu’il y a cette possibilité dans l’intensité.

 

Depuis aujourd’hui, j’ai décidé de m’appeler Sama, ce qui veut dire « petite fleur », en palestinien, dans ce désert. Samama : la proximité des noms montre la proximité des peuples qui pourtant se font la guerre depuis des siècles. Je ne veux plus être pris pour l’agresseur et devoir rendre des comptes sur la politique d'Israël. Et garder l’universalité avec le prénom, Enrique. Car bien sûr c’est une richesse, d’être multiples, de plusieurs origines, Sama est la seule Dj palestinienne, une toute jeune fille arabe, un peu comme ma fille. On l’a vue à Nantes, et on a appris qu’elle a été arrêtée, emprisonnée. Petite fleur qui arrive à pousser dans le désert. Là je dois choisir mon nom d’artiste, qui correspond à une nouvelle naissance.

Et je vois au Mac Val à Vitry sur Seine, le lendemain, à la pointe de ce qui se fait en art contemporain, une artiste arabe, du Maroc, Najia Mehadji, figure centrale de l’art contemporain qui peint d’immenses fleurs, roses ou coquelicots immenses, et au « on est bien peu de choses, (...) c’est mon ami la rose qui me l’a dit ce matin.… de Ronsard et je repense aux coquelicots séchés que tu as gardés dans ton téléphone, qui ne demande que de prendre plus de place, donc oui c’est possible de faire, de dire çà, le monde n’est pas plus loin, nous en faisons partie et on a le droit de penser ainsi.

 

je suis aussi la fille neutre si belle

 

“Que faire de plus? 

après

après

la grotte de Lascaux

après les Grecs, la renaissance italienne de Botticelli, de Michel Ange,... 

que faire après les portraits d'elle-même en femmes dans tous les rôles qu’on assigne aux femmes de Cindy Sherman?

 

Que faire, après la performance sur la douleur du corps de la femme de Marina Abrahamovic ? 

 

Julia KRISTEVA “ tout est possiblement art, c'est-à-dire la multiplicité des sublimations possibles...”

c’est chercher quelque chose de plus, dans la recherche pour représenter l’humain ! 

Et même ce qu’on trouve à l’intérieur! 

 

c’était par hasard, de façon inconsciente

 

j’ai trouvé ces yeux ces visages et puis ces corps 

qui sont les miens

qui sont les nôtres

vous allez voir…

 

Je vais lire un texte qui permet d’entrer dans mon travail: écrit avec des citations de spécialistes sur mon travail : 

« C’est une nouvelle tentative d’un nouvel artiste pour atteindre l’humain » ! Mes personnages, comme a vu, Marie HEMERY, psychanalyste sont « ces enfants intérieurs qui se révèlent, se dépassent, nous touchent dans l’expression brute d’émotions profondes.  L’inconscient serait cette impression, cette structure de base de la construction identitaire. De fait elle s’exprime en noir et blanc. » Marie HEMERY, 

Et j’ajoute : Ils sont de l’enfance, de l’animal,.. Ils sont là face à la mort, libres et joyeux... 

voilà la citation complète de Marie Hémery : 

« mon cerveau cogite toujours sur l’idée du noir et blanc des œuvres d’Enrique. Comme un papier carbone ou le développement d’une pellicule. L’inconscient serait cette impression de maillage, cette structure de base de ma construction identitaire. De fait elle s’exprime en noir et blanc...la mise en couleur n’est que dans la conscientisation. »

 

Il y a aussi Jannick CALVEZ, journaliste dans le magazine Art Images, qui évoquait mon travail lors de l’exposition Imprudent à Brest. Elle reprend les mots d’Yves BONNEFOY dit sur le travail d’Alberto GIACOMETTI. Il faut savoir que GIACOMETTI avait essayé de dessiner le visage de son frère chaque soir, mais il estimait qu’ils étaient toujours insuffisants et il les détruisait au matin. On n’en connait que quelques uns que sa femme avait sauvé de la destruction. Et ils sont sublimes... 

 

Janick CALVEZ dit « Enrique SAMAMA aborde la création artistique comme une expérience libératrice et chaotique, où il abandonne le contrôle pour laisser émerger des émotions brutes et troublantes. Jusqu’à épuisement. C’est une fascinante exploration de la psyché humaine, marquée par des désirs et des angoisses universels.».« C’est une intuition qui va droit à l’énigme, pour en faire de l’évidence, droit à ce qui ruine et fait peur pour en faire un bien partagé.» 

 

Quand je travaille, pendant 8 à 10 heures d'affilée, sur des dizaines de feuilles, j’essaie de perdre le contrôle et de peindre à la limite de la conscience. Le lendemain je regarde et si ce n’est pas bon, j’ajoute des tâches. Et ça continue jusqu’à ce que tout soit là.

 

Pour moi, c’est chercher l’amour mais être enfermé, me libérer par la peinture. Ces personnages résistent, se rebellent, tirent la langue, dansent...c’est tout oser, et même de montrer ces peintures et même d’avoir confiance ! car on a des points communs (des problèmes de genre, de religion, de race, de société...), je pense que ces peintures peuvent aider, on est différent mais on est les mêmes sur les points essentiels de la vie. Pour vous aussi... 

 

J’espère que vous allez regarder et voir quelque chose de nouveau. Comme par exemple avec l’artiste allemande rencontrée à un concours à côté de Milan. Je lui ai dit au début que je ne peux pas parler allemand et Maryse me répond de lui parler anglais. Je décide de lui lire mon texte en anglais car elle n’a pas ses lunettes et ne peut pas lire. Je lui lis une phrase et je lui demande “you understand ?” 

car j’ai l’impression de trop mal parler anglais et elle me répond “i understands !”. Et je fais la lecture comme çà au fil du texte. Elle qui est une femme qui danse avec une ombrelle, qui fait des photos qu’elle imprime sur une plaque de plexiglass. Et, à la fin de la lecture, elle me dit avec un grand sourire : “we are differents but we are the sames” c'est-à-dire nous sommes différents mais nous sommes les mêmes! 

 

Je voulais aussi vous parler d’intensité et vous parler d’Antonin Artaud, artiste écrivain, poète et dessinateur, qui avait aussi écrit, Van Gogh, le suicidé de la société. 

 

J’avais écris directement sur le mur ou je peins, dans mon atelier : la confrontation, elle est où ? Et j’avais écris dessous, ARTAUD en premier et ça m’avait amené à l’idée que j’ai écris : attaque le papier ! Et ensuite bien plus tard, j’ai ajouté : pour atteindre la douceur. J’avais aussi écris Bacon, Vellicovik, Arnulf Rainer, mais je les avais gommé. 

 

Et c’est cette douceur que tu as relevée, toi qui regarde, vous followers qui me suivent et toi qui travaille pour la protection des enfants …

 

Artaud est resté écrit car c’est une limite infranchissable : il est artiste et fou dans un asile quand il fait des séances d’exorcisme, mêlant le diable et son corps christ. Mais c’est une intensité, il dépasse la limite où il sort vers la folie. 

 

Et moi je prends son intensité, folle pour attaquer le papier, aller au bout de ce que je peux faire avec la peinture. De façon brutale et douce. Attaquer le papier pour atteindre la douceur. 

Je viens timidement l'interpeller,...mais si tu veux, tu peux t’approcher et aller voir qui c’est et qui tu es. La rencontre peut ne pas se faire pour ceux qui cherchent trop vite quelque chose. Le personnage du papier invite l’autre à s’arrêter, à regarder, à s’interroger, à partager et à faire émerger une part positive sur soi, sur ses actions, sur ses interactions avec l’Autre... et à se rendre compte où on en est.

 

Pour finir, je vous lis un de mes textes : Entre  (au sens d’entrer, et au sens de entre deux ou entre plusieurs choses)

 entre

entre humains

entre animaux

entre enfances

 

entre Gaza et Israël, entre Ukraine et Russie, entre Iran et Irak, entre Chine et Inde…

 

de tous les côtés, chaque jour


de tous les côtés, chaque jour

entre toi et moi

 

entre le monstrueux et la beauté

entre les dichotomies trop tranchées

entre la douceur et la violence

entre les instincts de survie 

entre par tous les bouts

entre le trop bizarre

 

entre le conscient et l’inconscient 

 

entre

entre mes ami(e)s de tous les genres

entre

entre notre part animale

et la nature

 

elles viennent de loin ces peurs, de la peur de la mort, de la dégénérescence 

 

à dépasser mes limites

pour ne plus ne rien faire 

 

entre mon expo sur les terres de Montaigne sur l’Humain (« Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. ») en 2008…

et celle que nous avons vue en août 2024, au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux avec Hélène Cixous qui reprend ça, avec aussi sa notion de fantômes.

 

C’est l’instinct de survie, je n’ai rien à perdre, je suis capable de tout, tout à gagner dans les échanges avec les autres. Un follower a vu dans un des personnages que çà ressemble à une naissance, en commun. 

 

Julia Kristeva : “tout est possiblement art, c’est à dire la multiplicité des sublimations possibles…”

 

Fin de la performance.

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